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VYATCHESLAV GOUK. PETITE ANTHOLOGIE DE LA POÉSIE UKRAINIENNE

теґи: GOUK, VYATCHESLAV

PETITE ANTHOLOGIE DE LA POÉSIE UKRAINIENNE

(SVIDZINS’KIЇ, TYTCHYNA, MALYCHKO, DOVGYI, TCHEREDNYTCHENKO, VOROBЇOV, DOROCHKEVYTCH, MOSKALETS’, GOUK,  BONDAR, BAGRIANA, MICHTCHOUK, CHOUVALOVA)

Éditions Institut Culturel de Solenzara
Paris – France
ISBN 978-2-919320-35-6
2012



VYATCHESLAV GOUK (né en 1974) Tour à tour poète, romancier, essayiste et traducteur littéraire, Vyatcheslav Gouk a su créer un monde poétique très paarticulier dans la poésie ukrainienne. Un monde qui fixe le temps par les moyens d’associations physiologiques qui renvoient à des phénomènes extra-logiques dans un instant transcendant la réalité quotidienne. Outre les recueil de poèmes il est surtout connu pour ses romans « Le syndrome des souvenirs d’enfance » et « Le jardin de Galatée », dont le premier lui a valu le Prix du Président d’Ukraine.

VYATCHESLAV GOUK

Les incunables criméens
(extrait)


Un coup va passer, une abeille, une abeille d’or claire.
Un avion de guerre dans un ciel jusqu’alors sans nuages –
Il suffit de si peu – cette lagune devient étrangère
Au regard englobé par le matin du paysage.

Ce regard bien trop long où se cache une rose suprême
De ta robe de gala, de feu embrasée, je pense
Qu’elle était le symbole d’un désir inavoué ou même
De l’été du Midi, c’est la seule image qu’il me lance.

Vois : après les combats de Dunkerque mon cerveau s’attache
A fixer autre chose que la vie banale, intenable,
Vois : le vent du Midi emporte les graines si blanches 
Par-delà tous ces quais endormis, par-delà les sables.

C’est l’arôme des roses coupées, c’est l’été portuaire,
Mes oreilles et mes yeux désapprirent les choses quotidiennes.
L’inscription d’autrefois – de ta main – s’effaça du photo d’avant-guerre
Seule me reste l’image d’une péniche que le cours ne retienne...

КРИМСЬКІ ІНКУНАБУЛИ

Бджолою продзижчить куля, золотою бджолою
Промайне у безхмарному небі літак військовий,
Синя лагуна здаватиметься чужою
Зору, що вбирає пейзаж ранковий.

У довгому погляді – губитиметься остання
Троянда з вечірньої сукні, вогнем налита, –
Як символ несправдженого бажання
Або як спогад про довге південне літо.

Після битви під Дюнкерком – мозок шука спасіння
Од вимушеного свідоцтва жаских реалій,
Вітер південний розносить кульбаб насіння
Од сонної бухти все далі і далі – й далі…

Пахне зрізаними трояндами, літом, портом,
Слух і зір не сприймають буденні розмови й речі,
А твій надпис – нашвидкуруч – стерся на довоєннім фото,
Де буксир пихкотить проти стрімкої течі.